« Noah bâtit un autel pour JHVH. Il prit de toute bête pure et de tout oiseau pur qu'il fit monter en offrande sur l’autel. » (Genèse 8.20)
C’est le premier sacrifice de ce genre mentionné dans la Bible.
Cette pratique, avec la mention d'animaux purs probablement inconnue aux temps de Noé, anticipe des principes qui sont plus tard développés avec la Loi de Moïse.
De ce fait, il faut là aussi s'interroger : ce passage qui évoque des pratiques rituelles bien avant que les Hébreux n'aient reçu les prescriptions de la Loi n'est-il pas une adjonction au texte initial de la Genèse ?
La distinction entre pur et impur ne correspond ni aux premiers temps bibliques, ni à l'approche chrétienne de la foi qui nous est rappelée en ces termes :
« Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. » (Actes des Apôtres 10.15)
Pour le chrétien, il n'y a plus d'animaux purs ou impurs ... car il n'y en avait pas lorsque Dieu les a créés.
On peut aussi s'interroger à la lecture de ce passage de la Genèse sur le fait que Dieu puisse sentir l'odeur apaisante.
Certaines traductions de ce passage évoquent le parfum du sacrifice.
Dieu est-il un homme pour se réjouir de l'odeur de la viande grillée ?
Certes, ceci peut nous mettre en appétit, mais c'est probablement loin de répondre à de quelconques besoins alimentaires du Créateur de l'univers.
Pourquoi ?
Parce que « Dieu est Esprit ! » (Jean 4.24) ... et n'a nullement besoin de nourriture !
Nous avons donc là encore une adjonction, non pas liée à la Loi de Moïse, mais qui résulte probablement de l'influence des pratiques anciennes du sacrifice contemporaines de l'époque où ce passage fut rédigé.
Ces pratiques se retrouvent dans de nombreuses religions païennes sous l'Antiquité et le peuple juif a bien souvent intégré des croyances et des pratiques païennes qui l'ont éloigné du vrai Dieu unique.
Ainsi, pour les grecs, les dieux se nourrissaient des fumées sacrificielles, qui doivent monter jusqu'à l'Olympe.
Mais heureusement, la véritable foi ne repose pas sur de telles pratiques.
Nous avons cité ci-dessus un passage du Nouveau Testament qui efface toute distinction entre animaux purs et impurs, citons maintenant ce passage de l'Ancien Testament qui nous dit clairement ce que Dieu pense des sacrifices animaux :
« Si tu avais voulu des sacrifices, je t'en aurais offert.
Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.
Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé ... »
(Psaume 51.16-17)
Ce que Dieu aime, c'est celui qui fait le sacrifice de se repentir et qui s'abaisse à reconnaître ses péchés.
Cependant, nous trouverons au moins une justification au sacrifice animal.
C'est le fait qu'il ait pu se substituer aux sacrifices d'êtres humains, notamment celui des enfants qui est fréquemment condamné dans la Bible, et permettre ainsi à l'humanité de réduire ses pratiques criminelles.
Rappelons que ce principe de substitution d'un animal à la place d'un enfant est manifeste lorsque Dieu ordonne à Abraham de ne pas tuer Isaac mais un bélier (Genèse 22).
Les besoins sanguinaires de l'être humain ont ainsi trouvé un produit de substitution : on tue un animal à la place d'un homme.
En fait, ce n'est pas Dieu qui est apaisé à la vue d'un sacrifice mais le spectateur humain qui a besoin d'apaiser son imagination sanguinaire.
De telles pratiques n'ont pas disparu car beaucoup continuent à se nourrir de ces spectacles odieux.
Que l'on songe notamment aux corridas ou aux combats de coqs ...
Pour mettre un terme à toutes formes de sacrifices, humains ou animaux, Dieu s'est livré lui-même en sacrifice au travers de son fils unique : Jésus.
Ce dernier sacrifice, pour le salut de l'humanité, avec le consentement de celui qui fut sacrifié, ne fut pas pour autant une partie de plaisir.
En aucun cas il est écrit que Dieu ait pu se réjouir du sacrifice de son fils unique même si celui-ci fut nécessaire au salut de l'humanité.
Tout comme il est peu probable qu'il ait pu un jour trouver apaisant un quelconque sacrifice animal !