« Deux des messagers arrivèrent à Sodome en soirée.
Loth, assis à la porte de Sodome les aperçut.
Il se leva à leur rencontre et se prosterna, ses narines touchaient terre. »
(verset 1)
Lorsque Loth vit s'approcher deux inconnus, son accueil fut semblable à celui dont Abraham fit preuve face aux trois étrangers qui venaient vers lui (Genèse 18.2).
Loth ressemble beaucoup à Abraham, son oncle, non par le physique dont nous ignorons tout mais par les qualités humaines.
A l'image d'Abraham, Loth est un homme juste, un homme de foi.
Loth a suivi Abram depuis son départ de Harân pour arriver à Canaan :
« Alors Abram partit, comme JHVH le lui avait dit. Il partit avec Loth. » (Genèse 12.4)
Il l'a accompagné en Egypte d'où il est revenu avec Abram :
« Abram remonta d'Egypte vers le Négueb, lui, sa femme, et tout ce qu'il avait. Loth était avec lui. » (Genèse 13.1)
Lorsqu'un conflit survint entre les bergers d'Abram et ceux de Loth (Genèse 13.7), cet incident fut sans conséquence sur la paix qui régnait entre ces deux hommes.
Tout ceci explique pourquoi Abraham insista autant auprès de JHVH lors de son intercession en faveur de Sodome.
Abraham savait que Loth résidait à Sodome que JHVH voulait détruire.
Lorsqu'il commence à négocier le salut des justes qui pourraient éventuellement habiter Sodome (chapitre 18), en supposant qu'il pourrait y avoir cinquante justes, pour finir à dix, Abraham songe à Loth.
S'il y avait eu seulement dix justes, JHVH n'aurait pas détruit Sodome (Genèse 18.32).
Mais il n'y en a pas dix ... seulement un, qui va bénéficier de la grâce de Dieu ainsi que celles et ceux qui acceptent de l'accompagner.
Les gendres de Loth ne l'ont pas pris au sérieux lorsqu'il leur annonce la destruction imminente de Sodome (Genèse 19.14).
C'était leur droit, ce fut leur choix ... il y en a beaucoup qui passent ainsi à côté de la grâce de Dieu car ils n'ont pas pris conscience de ce qui leur était offert.
La grâce est plus souvent individuelle que collective.
Loth a pu en bénéficier ... ceux qui l'accompagnaient, en prolongeant leurs vies, pouvaient disposer d'un laps de temps supplémentaire pour se repentir un jour de leurs péchés et être à leur tour graciés.
Mais dans l'immédiat, JHVH se soucie surtout de Loth ...
« JHVH voulait l'épargner. » (verset 16)
La grâce individuelle peut bien sûr s'étendre à l'entourage, comme ce fut le cas de ce geôlier qui demandait à l'apôtre Paul comment être sauvé.
Il eut pour toute réponse :
« Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille. » (Actes des Apôtres 16.31)
Mais chaque cas, chaque individu est unique :
« C'est ainsi, je vous le dis, qu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. » (Luc 15.7)
Un pécheur se convertit ... et pendant ce temps que deviennent les autres ?
Dans les cieux, toute conversion est une source de joie ... pour les autres, la patience de Dieu demeure, ceci dans l'attente du jugement final.
Une nuit, un homme vit apparaître au-dessus de son lit une forme humaine sans visage qui lui dit :
« Il y a l'individu que l'on touche, et l'individu que l'on apprécie ... »
Alors la forme sans visage tendit la main vers lui et l'homme se réveilla.
Trois ans plus tard, lorsque cet homme se convertit il entendit plusieurs fois cette expression :
"J'ai été touché par la grâce de Dieu !"
Il comprit alors la signification de ce rêve qui l'avait profondément marqué.
Le visiteur nocturme sans visage n'était autre qu'une manifestation du Dieu sans visage puisque :
« Personne n'a jamais vu Dieu ! » (Jean 1.18 & 1 Jean 4.12)
Et Dieu, pour des raisons qui lui sont propres, avait décidé de le toucher par sa grâce ... ce qui s'est traduit trois ans plus tard par la conversion.
Cet homme s'était engagé sur la bonne voie, celle de la recherche du Dieu de la Bible qui savait que cette recherche finirait par aboutir.
Pour ce qui est des "autres individus", Dieu les observe, Dieu les apprécie.
Peut-être la grâce de Dieu viendra aussi les toucher au terme de cette période d'observation, lorsque l'appréciation deviendra favorable.
Une appréciation n'est pas un jugement ... c'est plutôt une incitation à s'améliorer.
Certains enseignants se permettent de vous juger en vous donnant comme appréciation : "Nul !"
Lorsque Dieu vous apprécie, et vous met dans l'attente de sa décision finale, vous aurez comme évaluation : "Peut mieux faire !" ou "Encore un effort !" ... en attendant le jour où :
« Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion. »
Dans le Royaume des cieux, le temps du jugement n'est pas encore venu car nous vivons encore le temps de la grâce, de la patience de Dieu.
Et le temps de la grâce est aussi celui de l'amour, de cet amour qui remplit notre Père éternel et qui l'incite non à nous juger mais à nous apprécier dans des termes encourageants.
Ces encouragements, chacun peut les entendre, les écouter ... ou les ignorer.
Pour nous les transmettre, il a envoyé son Fils, Jésus.
Et nous sommes libres de l'écouter ... ou non :
« Si quelqu’un entend mes paroles, et ne les garde pas, je ne le juge pas. Car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. » (Jean 12.47)