De tous temps, des écrivains se sont exprimés de multiples façons sur les rapports entres maîtres et serviteurs (ou esclaves).
Les uns dans la dérision, les autres pour dénoncer l'oppression qui pouvait pousser celui qui en était victime à s'enfuir.
Fuir était peut être plus dangereux que de rester au service d'un maître impitoyable puique l'esclave récupéré risquait la mort.
Nous n'en sommes pas là avec Hagar.
Même si sa maîtresse, Saraï, l'a maltraitée (verset 6), elle peut retourner auprès d'elle sans risquer la mort.
JHVH le sait !
Et le "messager" (incarnation de Dieu peut-être au travers d'un ange) qui s'adresse à elle peut lui conseiller, en toute confiance, de retourner auprès d'Abram et Saraï.
« Que les gens de maison soient pleinement soumis dans la crainte de leurs maîtres, ceux qui sont bons et doux comme envers les retors.
Car c'est une grâce, en considération pour Dieu, de supporter des peines en souffrant injustement. »
(1 Pierre 2.18-20)
Dans son épître, Pierre invitait les serviteurs à se soumettre ... et non à se rebeller.
Position tout à fait conforme à ce que le messager de JHVH conseille à Hagar.
Précisons toutefois que Hagar, même si l'humiliation qui lui était infligée par Saraï a pu être excessive, n'a pas souffert injustement comme l'évoque Pierre.
Car la maltraitance qu'elle a subi est venue en retour du mépris qu'elle avait exprimé envers sa maîtresse (verset 4).
Quoi qu'il en soit, Dieu aime l'ordre ... et que chacun reste à sa place pour assumer les tâches qui lui ont été assignées.
Dieu est un Dieu d'ordre et de paix, qui souhaite que les relations humaines soient sereines.
« Les esclaves, obéissez à vos maîtres corporels avec crainte et tremblement comme au Christ, d'un cœur sincère.
Non parce que vous êtes surveillés, comme si vous désiriez plaire aux hommes, mais comme des esclaves du Christ qui font la volonté de Dieu du fond de leur cœur.
Servez avec bienveillance, comme si c'était le Seigneur et non des hommes.
Vous savez que chacun, pour ce qu'il a fait de bien, en sera récompensé du Seigneur, qu'il soit esclave ou homme libre.
Et vous les maîtres, faites de même envers eux. Abstenez-vous de menacer sachant que, pour eux comme pour vous, le Seigneur qui est dans les cieux n'avantage personne. »
(Ephésiens 6.5-9)
Ceci dit, nous savons tous que les choses ne se déroulent pas toujours ainsi.
Les rapports sont souvent violents, insupportables, et l'on comprendra fort bien celui ou celle qui préférera s'enfuir ... ou cherchera à s'affranchir.
Pour le chrétien, il sera toujours bon d'avoir en mémoire cet encouragement de Paul :
« Que chacun demeure dans la condition de son appel.
Etais-tu esclave lors de ton appel ? Ne t'en soucie pas. Mais si tu peux devenir libre, profites-en !
Car celui qui était esclave quand il fut appelé est affranchi pour le Seigneur.
De même, celui qui était libre lors de son appel est un esclave du Christ. »
(1 Corinthiens 7.20-22)
Telle est la condition humaine : que nous soyons maîtres ou serviteurs, nous aurons toujours quelqu'un au-dessus de nous.