Babel vient du verbe hébreu "bbl" qui signifie : "mêler, confondre".
Babel, c'est donc la tour de la confusion.
Confusion des langues dans le cas présent ... puis confusion généralisée avec sa dérivée historique : Babylone.
Le nom de Babel apparaît d'abord en Genèse 10.10 avec Nemrod :
« Au commencement de son royaume, il y eut Babel, Erek, Akkad et Kalné, en terre de Shinéar. »
Petit-fils de Cham, donc arrière petit-fils de Noah, Nemrod était un homme puissant, un grand chasseur ... ambitieux, conquérant, dominateur.
C'est sur ses terres que l'humanité eut l'ambition d'élever la Tour de Babel.
La construction de la ville de Babel avec sa Tour a été abandonnée suite à la confusion des langues (Genèse 11.8).
Et il n'est plus question ensuite, dans la Bible, de la cité de Babel.
Mais Babel a eu une héritière avec la célèbre Babylone.
Celle-ci est citée dans la Bible pour la première fois au deuxième livre des Rois, en 17.24 :
« Le roi d'Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d'Avva, de Hamath et de Sepharvaïm, et les établit dans les villes de Samarie à la place des enfants d'Israël. »
Nous sommes en 722 avant Jésus-Christ et les Assyriens se sont emparés de Samarie.
C'est la fin du royaume d'Israël et la première déportation.
Lors de leur arrivée, les Babyloniens sont agressés par des bêtes fauves et les envahisseurs imputent cela à JHVH, Dieu d'Israël qu'ils ne savent pas honorer.
Aussi font-ils venir un prêtre de Samarie afin que celui-ci leur enseigne comment honorer JHVH.
Mais le résultat est loin d'être satisfaisant :
« Ainsi ils craignaient JHVH, et ils servaient en même temps leurs dieux d'après la coutume des nations d'où on les avait transportés. » (1 Rois 17.33)
Ce mélange des pratiques religieuses s'appelle le "syncrétisme religieux".
Ainsi, les Babyloniens établis en Samarie étaient bien porteurs d'une nouvelle forme de confusion.
Babel, c'était la confusion des langues ... Babylone c'est la confusion dans la foi.
Mais la dérive de Babylone ne s'arrête pas là !
Babylone connaît le sommet de sa grandeur au VIe siècle avant Jésus-Christ durant le règne de Nabuchodonosor II.
C'est la fin du royaume de Juda avec la seconde déportation des Juifs vers Babylone.
Babylone va devenir pour les Juifs qui y furent déportés une terre de souffrance, mais aussi une terre de corruption vouée à la destruction.
Les prophètes anciens l'ont proclamé :
« Et Babylone, l'ornement des royaumes, la fière parure des Chaldéens, sera comme Sodome et Gomorrhe, que Dieu détruisit. » (Esaïe 13.19)
Et celle-ci a décliné pour n'être plus qu'un champ de ruines au premier siècle de l'ère chrétienne :
« Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! » (Esaïe 21.9)
Les prophéties d'Esaïe datent du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, bien avant que Babylone connaisse son apogée.
Et pourtant, le prophète la voyait déjà en ruines !
800 ans plus tard, Jean nous rappelle cette vision. Mais lui a pu constater sur place que la brillante Babylone n'était plus qu'une étoile morte :
« Elle est tombée, elle est tombés, Babylone la grande qui abreuvait toutes les nations du vin de sa fureur de prostitution ! » (Apocalypse 14.8)
Babel a disparu, Babylone son héritière s'est effondrée, mais d'autres, nombreuses lui ont succédé ...
« Sur son front un nom était écrit, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. » (Apocalypse 17.5)
De qui est-il question à l'époque de Jean ?
De Rome, capitale de l'empire romain, la nouvelle Babylone, qui s'effondrera à son tour quelques siècles plus tard.
Babylone, « la mère des prostituées et des abominations de la terre » a eu une nombreuse descendance ... comme beaucoup de mères.
La Rome antique comptait un million d'habitants.
De nos jours, près de 500 villes ont plus d'un million d'habitants.
Et puis, il y a une cité de rêve, sans rapport avec Babel et toutes celles qui lui ont succédé ...
« Je vis la cité sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, conçue près de Dieu comme une fiancée qui se pare pour son époux. » (Apocalypse 21.2)