A la différence de nombreux enseignements où Paul se révèle très offensif, nous allons réunir ici les termes d'un esprit conciliant inspiré à la lumière de Jésus.
Le premier point sur lequel Paul se devait d'intervenir, ce sont les presciptions religieuses :
« Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans critiquer ses opinions.
L'un croit pouvoir manger de tout, l'autre qui est faible ne mange que des légumes.
Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l'a accueilli.
Qui es-tu pour juger le serviteur d'un autre ? C'est pour Son propre maître qu'il tient debout ou qu'il tombe. Et il tiendra bon ! Car le Seigneur a le pouvoir de le faire tenir.
L'un choisit tel jour plutôt qu'un autre, l'autre choisit n'importe quel jour. Que chacun soit bien convaincu de ce qu'il pense.
Celui qui règlemente son comportement au quotidien le fait pour le Seigneur, et celui qui mange le fait pour le Seigneur car il rend grâce à Dieu. De même celui qui ne mange pas le fait pour le Seigneur et rend aussi grâce à Dieu.
En effet, aucun d'entre nous ne vit pour soi-même et aucun ne meurt pour soi-même.
Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, quand nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Que nous vivions ou que nous mourions, nous sommes au Seigneur. » (Romains 14.1-8)
De nombreux disciples dictaient encore leurs comportements alimentaires, ou leurs rythmes de vie, en fonction de la Loi de Moïse ou de traditions païennes.
Peu importe selon Paul ...
« Que ce qui est bien pour vous ne soit pas une cause de médisance.
Car le Royaume de Dieu, ce n’est ni le manger, ni le boire, mais la justice, la paix et la joie dans l'Esprit Saint.
Celui qui sert le Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.
Aussi, recherchons ce qui contribue à la paix et à l’édification mutuelle. » (Romains 14.16-19)
Les principes de tolérance édictés par Paul ne pouvaient être que bénéfiques pour la vie de l'Eglise.
A charge pour ceux qui sont les plus avancés dans la foi de soutenir leurs frères ...
« Nous qui sommes forts, nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, sans complaisance pour nous-mêmes.
Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l'édification. » (Romains 15.1-2)
Et si cette faiblesse conduit à succomber à la tentation, il n'est pas question ici de sanction :
« Frères, si un homme est pris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le dans un esprit de douceur. Prends garde toi-même de ne pas être aussi tenté ! » (Galates 6.1)
Face aux adversaires de la foi, le combat spirituel préconisé par Paul dans ces versets est une porte ouverte aux opposants :
« Le serviteur du Seigneur ne doit pas avoir de querelles mais être affable envers tous, apte à enseigner, supportant la médisance.
Il doit instruire les contradicteurs avec douceur, espérant que Dieu leur donne la repentance nécessaire à la connaissance de la vérité. » (2 Timothée 2.24-25)
L'édification étant progressive, il faut adapter son discours aux interlocuteurs ...
« Quant à moi, frères, je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.
Aussi vous ai-je donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas encore l'ingérer. Même à présent, vous ne le pourriez.
En effet, vous êtes encore charnels. Puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des querelles, n’êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas d'une façon humaine ? » (1 Corinthiens 3.1-3)
Une adaptation qui a fait de Paul un spécialiste de "l'effet caméléon" :
« Car, bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin d'en gagner le plus grand nombre.
Pour les Juifs, je me suis comporté comme un Juif, afin de gagner les Juifs ; avec ceux qui sont sous la loi, comme étant sous la loi, quoique je ne sois pas moi-même sous la loi, mais afin de gagner ceux qui sont sous la loi.
Avec ceux qui sont sans loi, je suis comme un sans loi, même si je ne suis pas en dehors de la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ, afin de gagner ceux qui sont sans loi.
J’ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis adapté à tout pour tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » (1 Corinthiens 9.19-22)
Une attitude intelligente, et probablement productive, qui n'a rien à voir avec celle des docteurs de la loi quand ils développent des thèses que bien peu comprennent.
Jésus nous a aussi invités à faire preuve de discernement en sachant nous adapter :
« Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc avisés comme les serpents et ingénus comme les colombes. » (Matthieu 10.16)
Il nous a aussi déconseillé de répandre inutilement ce que nous croyons savoir et qui sera irrecevable aux yeux du monde :
« Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les piétinent et, s'étant tournés, vous mettent en pièces. » (Matthieu 7.6)
2. Un édifice spirituel.
« Moi, Paul, je vais vous demander ceci par la douceur et la bonté de Christ, moi qui suis humble quand je suis parmi vous, et plein de hardiesse envers vous quand je suis loin.
J'espère, lorsque je serai présent, ne pas devoir intervenir énergiquement comme je me propose de le faire contre ceux qui prétendent que nous marchons d'une façon charnelle.
Car si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.
En effet, les armes de notre combat n'ont pas d'origine charnelle. Elles tiennent leur puissance de Dieu pour détruire des forteresses et renverser les raisonnements prétentieux.
De même contre toute puissance hautaine qui se dresse contre la connaissance de Dieu. Et nous rendons toute pensée captive en vue de l’obéissance au Christ. » (2 Corinthiens 10.1-5)
Les armes de la foi, celles du combat spirituel, sont immatérielles, mais néanmoins efficaces !
Elles doivent permettre au disciple de se préparer pour faire face à toutes éventualités.
Paul était préparé ...
« Vous devez penser que nous nous justifions depuis un bon moment devant vous. C’est devant Dieu, en Christ, que nous parlons ! Tout cela, bien-aimés, pour votre édification.
Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je le veux, et que vous ne me trouviez pas tel que vous le voulez. Je crains de trouver de la discorde, de la jalousie, des emportements, des rivalités, des médisances, de l'insolence et des troubles.
A mon arrivée, mon Dieu ne va-t-il pas m’humilier à nouveau devant vous ? Et ne devrai-je pas pleurer pour beaucoup de ceux qui ont péché précédemment, sans s'être repentis de l’impureté, de leur inconduite et de la débauche auxquelles ils se sont livrés ? » (2 Corinthiens 12.19-21)
La prière est indispensable, elle contribue au perfectionnement de l'édifice ...
« Nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pour paraître nous-mêmes expérimentés, mais afin de vous voir faire le bien et que nous, nous devenions comme inexpérimentés.
Car nous ne pouvons rien contre la vérité, mais tout pour la vérité.
Nous nous réjouissons chaque fois que nous sommes faibles et que vous êtes forts. C'est pourquoi nous prions pour votre perfectionnement.
C’est pourquoi j’écris ceci étant absent afin que, étant présent, je n’aie pas à faire preuve de rigueur, selon le pouvoir que le Seigneur m’a donné pour l’édification, et non pour la destruction.
Au demeurant, frères, soyez dans la joie, travaillez à vous perfectionner, encouragez-vous, soyez en accord, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. » (2 Corinthiens 13.7-11)
Un édifice qui repose sur les apôtres et les prophètes afin de s'aligner sur Jésus, et Lui seul :
« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ étant Lui-même la pierre angulaire.
En Lui, toute construction bien ajustée s’élève pour former un temple saint dans le Seigneur.
En Lui, vous vous édifiez aussi pour être une demeure pour Dieu, par l'Esprit. » (Ephésiens 2.20-22)
Jésus a délégué Ses pouvoirs par des dons, des compétences, afin que chacun, dans son rôle et sa mission, contribue à la construction de l'édifice.
« Et Lui-même a donné aux uns d'être apôtres, prophètes pour d'autres, d'autres sont évangélistes, pasteurs, enseignants.
Ceci pour permettre aux saints d'accomplir le ministère visant à l'édification du corps du Christ.
Jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, à l'état adulte, en mesure d'atteindre la plénitude du Christ.
Ainsi nous ne serons plus comme des enfants ballotés et emportés à tout vent de doctrine, joués par les hommes et leur astuce à fourvoyer dans l'erreur.
En confessant la vérité, dans l'amour, nous grandirons à tous égards vers Celui qui est la tête : Christ !
C'est de Lui que tout le corps, bien coordonné et cohérent, s'articule selon une activité où chacun prend sa part, contribuant à la croissance du corps pour sa propre édification dans l'amour. » (Ephésiens 4.11-16)
C'est ainsi que, pierre après pierre, prières après prières, s'est élevée l'Eglise, pour la Gloire de Dieu et de Son Fils.
« C'est pourquoi, nous aussi, depuis le jour où nous l'avons su, nous ne cessons de prier pour vous en demandant que vous ayez la pleine connaissance de Sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle.
Ainsi votre conduite sera digne du Seigneur, afin de toujours Lui plaire par toutes sortes de bonnes œuvres, en portant du fruit et en progressant dans la connaissance de Dieu.
Vous serez fortifiés par la toute puissance de Sa gloire en vue d'être patients et persévérants. » (Colossiens 1.9-11)
3. Les armes du combattant.
Pour illustrer son propos sur le combat spirituel, Paul va comparer les armes de l'Esprit à celles des guerriers de l'époque :
« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, de Sa force toute-puissante.
Revêtez l'armure de Dieu afin de pouvoir tenir bon face aux manœuvres du diable.
Car nous n’avons pas à nous battre contre des êtres de chair et de sang, mais contre les principautés, les autorités, les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
C’est pourquoi, prenez l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais et demeurer debout après avoir tout surmonté.
Soyez debout ! Ayez à vos reins la vérité pour ceinture, revêtez la cuirasse de la justice.
Chaussez vos pieds du zèle que donne l’Evangile de paix.
Saisissez-vous du bouclier de la foi en toutes circonstances, vous pourrez ainsi éteindre tous les traits enflammés du malin.
Prenez aussi le casque du salut et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de requêtes. Soyez pour cela vigilants et assidus en faveur de tous les saints. » (Ephésiens 6.10-18)
Etes-vous prêt pour ce combat, êtes-vous suffisamment armés ?
Non, il faut ajouter la persévérance car ce combat n'est pas de tout repos ...
« Dans ce but, je peine au combat mené avec Sa force qui agit en moi avec puissance. » (Colossiens 1.29)
Ce faisant, le combattant spirituel va s'enraciner dans la foi tout édifiant son entourage :
« Car même si je suis absent de corps, je suis par l'Esprit avec vous. Je me réjouis en constatant vos bonnes dispositions et la fermeté de votre foi en Christ.
Puisque vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez selon Lui !
Vous avez été enracinés et édifiés en Lui, affermis par la foi qui vous a été enseignée : abondez en actions de grâce ! » (Colossiens 2.5-7)
Marcher selon le Seigneur, avec foi, c'est ce que Paul appelle "le beau combat" :
« Combats le beau combat de la foi en saisissant la vie éternelle à laquelle tu as été appelé. » (1 Timothée 6.12)
La vie éternelle est l'objectif, le terme de ce combat qui scintille comme l'étoile du Berger pour guider les saints.
Mais avant de se lancer, n'oublions pas l'outil le plus important : notre Bible !
« Depuis ton enfance, tu connais les Saintes Ecritures. Elles peuvent te rendre sage et conduire au salut par la foi en Jésus Christ.
Toute Ecriture inspirée de Dieu est aussi utile à l'enseignement, pour réfuter, pour corriger, pour éduquer dans la justice.
Ainsi l’homme de Dieu est accompli, équipé pour toute œuvre bonne. » (2 Timothée 3.15-17)
La Bible, cet édifice spirituel qui va nous permettre de répondre aux arguments des profanes :
« Rejette les affabulations des profanes et des vieilles femmes. Exerce-toi plutôt à la piété.
Car l'exercice corporel est de peu d'utilité, tandis que la piété est utile en tout. Elle porte la promesse de la vie, présente et à venir.
La parole est digne de foi et d'être pleinement accueillie.
C'est pour cela que nous peinons et combattons, parce que nous avons espéré dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, surtout ceux qui croient. » (1 Timothée 4.7-10)
4. Face à l'adversité.
Revêtus des armes de la foi, nous pouvons combattre.
Mais contre qui ... ou contre quoi ?
« Que dirons-nous donc ? Allons-nous persévérer dans le péché afin que la grâce abonde ?
Qu'il n'en soit rien ! Nous qui sommes morts au péché, comment pourrions-nous encore vivre en lui ?
Ignorez-vous donc que nous, qui avons tous été baptisés en Jésus Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ?
Nous avons donc été ensevelis avec Lui, par l'immersion en Sa mort, afin que, comme Christ a été ressuscité des morts par la gloire du Père, nous marchions aussi de même dans une vie nouvelle. » (Romains 6.1-4)
Contre celui dans lequel nous vivons ... ou qui vit en nous : le péché.
Nous sommes son hôte et nous hébergeons un parasite.
Et cet adversaire fait des ravages en nous et autour de nous ...
« Nous vous exhortons, frères, à reprendre ceux qui vivent dans le dérèglement. Encouragez les timides, soutenez les faibles, soyez patients envers tous.
Veillez afin que personne ne rende à autrui le mal pour le mal, mais recherchez toujours le bien entre vous et envers tous. » (1 Thessaloniciens 5.14-15)
C'est en unissant nos efforts avec ceux qui entendent mener ce combat que nous pouvons progresser.
Il va de soi que tout individu qui engage un combat rencontre des résistances ...
« Mais si quelqu'un n'obéit pas aux instructions contenues dans cette lettre, signalez-le et n'ayez plus de rapport avec lui, pour qu'il en ait honte.
Ne le considérez pas comme un ennemi, mais reprenez-le comme un frère. » (2 Thessaloniciens 3.14-15)