Prier, c'est demander, mais il nous semble préférable de remercier avant de demander.
Remercier suppose que l'on ait déjà obtenu quelque bienfait ce qui nous conduit à prier pour demander que le Seigneur poursuive dans cette voie.
Aussi est-il basique d'être reconnaissant qu'Il nous donne « notre pain du jour. » (Luc 11.3)
Ainsi, lorsque Jésus sollicita Son Père avant de multiplier les pains, Il commença par rendre grâces :
« Jésus prit alors les pains, rendit grâces, et les partagea entre les convives. Il fit de même pour les poissons. Il y en eut autant qu’ils en voulaient. » (Jean 6.11)
Ce même épisode est relaté en des termes similaires par les trois autres évangélistes qui nous disent que Jésus « leva les yeux au ciel, prononça la bénédiction et rompit les pains » (Matthieu 14.19 - Marc 6.41 - Luc 9.16)
Ce jour-là, le Seigneur a nourri 5000 hommes.
Un second épisode fait mention de 4000 hommes qui furent nourris :
« Il prit les sept pains, Il rendit grâces puis Il les rompit ... » (Matthieu 15.36 et Marc 8.6)
Lors de l'institution de la Cène, Matthieu 26.26 et Marc 14.22 nous disent dans des termes similaires :
« Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit ... »
Luc 22.19 diffère légèrement :
« Il prit du pain et, après avoir rendu grâce, Il le rompit ... »
La comparaison attentive de ces versets nous conduit à considérer que pour Jésus et Ses contemporains le fait de bénir était synonyme de rendre grâce(s).
Ce qui compte dans cet acte, c'est de remercier Dieu en des termes positifs puisque la bénédiction c'est, étymologiquement, le fait de dire du bien.
Et si vous voulez dire du bien du Seigneur, pourquoi aussi ne pas le louer ?
1.2. Avant de prier, commençons par louer.
« Pendant qu'Il les bénissait, Il les quitta et Il fut emporté au ciel. » (Luc 24.51)
C'est dans ces termes que Luc nous relate l'Ascension de Jésus.
Il les bénit, et en retour les disciples vont bénir le Seigneur :
« Ils séjournaient en permanence dans le temple en bénissant Dieu. » (Luc 24.53)
Compte-tenu du contexte que nous pouvons imaginer, cette bénédiction envers Dieu relève plutôt de la louange, celle-ci pouvant avoir un domaine de reconnaissance plus global que la bénédiction qui est mieux ciblée.
Le cantique de Marie (Luc 1.46-56), par son exaltation et l'étendue de sa louange, est une référence incontournable qui mérite d'être médité dans son intégralité.
Le cantique de Zacharie (Luc 1.67-80) relève du même état d'esprit et ajoute une dimension prophétique.
Jésus aussi ne manquait pas de louer Son Père pour ce qu'Il a pu révéler aux humbles :
« Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents, et de l'avoir révélé aux petits enfants. Oui, Père, ta bienveillance marche devant toi. » (Matthieu 11.25 - Luc 10.21)
Les hommes et femmes de foi doivent louer Dieu, Jésus louait Dieu, et les anges le font aussi :
« Soudain, l'innombrable armée céleste rejoignit l’ange.
Elle louait Dieu et disait : Gloire à Dieu dans les cieux élevés, et paix sur la terre parmi les hommes bienveillants ! » Luc 2.13-14
1.3. Comment faut-il prier ?
Après avoir rendu grâces et loué le Seigneur, demandons-nous, comme le firent les disciples, comment prier.
La prière du "Notre Père" est très explicite chez Matthieu (Matthieu 6.5-15), plus brève chez Luc (Luc 11.4).
Cette prière commence par une glorification du Seigneur :
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. »
Dans un deuxième temps, le croyant en appelle à cette espérance fondamentale :
« Que ton Règne vienne. »
Cette espérance s'inscrit dans une domination totale du Roi des rois :
« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
Matthieu a préalablement précisé ceci :
« Mais toi, quand tu pries, entre à l'intérieur de toi, ferme ta porte, prie ton Père en secret et ton Père, qui te voit dans le secret, te le rendra. » (Matthieu 6.6)
La prière est avant tout un acte solitaire, non public, et Jésus nous l'a démontré à plusieurs reprises.
==> Avant de choisir Ses apôtres : « En ces jours-là, Il partit dans la montagne pour prier. Il passa la nuit à prier Dieu. » (Luc 6.12)
==> Avant de décider du lieu où Il se rendrait : « Au matin, dans la nuit noire, Il se leva, sortit et s'éloigna vers un lieu désert pour prier. » (Marc 1.35 et Luc 4.42)
==> Avant de rejoindre Ses disciples et de marcher sur l'eau : « Ayant renvoyé les foules, Il monta vers la montagne à l'écart pour prier. Le soir étant venu, Il était seul. » (Matthieu 14.23 - Marc 6.46 - Jean 6.15)
Il peut cependant se produire que l'on prie en groupe.
C'est ainsi que Jésus choisit ceux qui L'accompagneraient avant la transfiguration :
« Environ huit jours après ces paroles, Il prit avec Lui Pierre, Jean et Jacques et monta dans la montagne pour prier.
Pendant qu’Il priait, l’aspect de Son visage devint tout autre et Son vêtement d’un blanc brillant comme l'éclair. » (Luc 9.28-29)
Et si les trois disciples ont eu ce jour-là le privilège de la présence de Jésus, n'oublions pas que le Seigneur nous dit :
« Si deux d'entre vous se sont accordés sur la terre au sujet de quoi que ce soit, ce qu'ils demanderont leur sera accordé par mon Père céleste.
En effet, là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux ! » (Matthieu 18.19-20)
1.4. Qui faut-il prier et pour qui prier ?
« Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux ! » (Matthieu 18.20)
Le fait de prier dans le Nom de Jésus nous est confirmé par l'Evangile selon Jean :
« Et ce que vous demandez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. » (Jean 14.13-14)
« Oui, à vrai dire, ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera. » (Jean 16.23)
De ce fait, il est logique que Pierre ait proclamé par la suite :
« Il n'y a de salut en aucun autre, car aucun autre nom n'a été donné sous le ciel aux hommes par lequel nous pourrions être sauvés. » (Actes des apôtres 4.12)
Si l'on s'en tient à la Bible, il semble bien inutile de prier qui que soit d'autre que Jésus.
« Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte du fruit en abondance, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez, et cela vous arrivera. » (Jean 15.5 & 7)
Car Lui seul prie pour nous dans les lieux célestes :
« Et moi je prierai le Père. Il vous donnera un autre Intercesseur, afin qu’il soit éternellement avec vous.
L'Intercesseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jean 14.16 & 26)
La fonction de l'Esprit Saint n'est pas de prier pour nous mais de nous enseigner.
Jésus pour Sa part poursuit au ciel auprès du Père le ministère qu'Il a engagé sur terre en faveur de ceux qui croient en Lui :
« Moi, c’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Tu m’as donnés, parce qu’ils sont à Toi.
Je ne prie pas seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur parole. » (Jean 17.9 & 20)
Ainsi, Jésus annonçait la propagation de l'Evangile par le témoignage des disciples :
« La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson afin qu'il envoie des ouvriers dans sa moisson. » (Luc 10.2)
Il faut donc prier afin que le Seigneur donne suffisamment de foi aux convertis qui se lanceront ainsi dans l'évangélisation.
Et le Seigneur interviendra en leur faveur comme Il est intervenu en faveur de Simon-Pierre :
« Moi, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne s'estompe pas. Et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. » (Luc 22.32)
Face aux résistances, aux détracteurs, voire aux ennemis, Jésus préconise ceci :
« Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. » (Matthieu 5.44)
« Bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » (Luc 6.28)
La prière est la meilleure arme pour se défendre !
1.5. L'efficacité de la prière.
L'efficacité de la prière dépend pour beaucoup de la foi du croyant.
Et de cette foi dépend la persévérance, la ferme assurance que ce qui est demandé va s'accomplir.
« Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et on vous ouvrira. » (Matthieu 7.7 - Luc 11.9)
Lorsque Jésus a maudit un figuier, devant l'étonnement des disciples face au figuier desséché, Il leur dit :
« Tout ce que vous demanderez par la prière, dans la foi, vous le recevrez. » (Matthieu 21.22)
Marc a une autre approche de la puissance de la prière en nous restituant cette phrase de Jésus :
« Aussi je vous dis que tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et cela vous sera accordé ! » (Marc 11.24)
Ainsi, par la foi, nous pouvons anticiper le futur.
La puissance de la prière s'exprime aussi quand Jésus guérit un enfant épileptique. Il dit alors aux disciples :
« Rien ne peut chasser ce genre d'esprit, sauf la prière. » (Marc 9.29)
Les disciples avaient eu beau prier, ordonner, supplier ... ils n'avaient pu expulser le démon et Jésus leur fournit cette explication :
« Parce que vous avez peu de foi. A vrai dire, si vous aviez une foi de la taille d'un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : "Déplace-toi d'ici à là-bas !" Et elle se déplacerait. Rien ne vous serait impossible. » (Matthieu 17.20)
Et si nous avions une foi comparable à celle de Jésus, nous pourrions même ressusciter les morts !
Devant le tombeau de Lazare, Jésus pria Son Père en ces termes:
« Père, je te rends grâce car tu m'as écouté.
Moi, je savais que tu m'écoutes toujours, mais j'ai parlé à cause de cette foule qui se tient autour, afin qu'ils croient que Tu m'as envoyé. » (Jean 11.41-42)
Jésus savait que ce qu'Il demanderait par la prière était déjà accompli « car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le Lui demandiez. » (Matthieu 6.8)
2. Quand la prière appelle à la vigilance ...
2.1. La prière et la prudence.
Quand Jésus accomplissait des guérisons, il est arrivé plusieurs fois qu'Il demande que cela ne soit pas divulgué. Pourquoi de telles précautions ?
Ainsi, quand Il purifia un lépreux, Jésus lui recommanda :
« Ecoute : ne le dis à personne, mais va de toi-même te montrer au prêtre et apporte le don que prescrivit Moïse. Ce sera pour eux un témoignage. » (Matthieu 8.4 - Marc 1.44 - Luc 5.14)
Mais aussitôt ...
« Celui-ci à peine sorti commença à tout répandre, à divulguer la nouvelle, à tel point qu'Il ne pouvait entrer ouvertement dans une ville. » (Marc 1.45)
« On parlait de Lui de plus en plus, et les gens venaient en nombre pour L’écouter et être guéris de leurs maladies. Mais Lui, Il se retirait dans les déserts pour prier. » (Luc 5.15-16)
La guérison de deux aveugles se passe dans des conditions similaires :
« Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus prit un ton sévère en leur disant : "Prenez garde que personne ne le sache."
Mais une fois sortis, ils ébruitèrent cela dans tout le pays. » (Matthieu 9.30-31)
Pourquoi ces invitations au silence ?
Jésus ne fuyait pas les foules quand il s'agissait d'enseigner ... mais celles-ci accouraient plus pour des guérisons physiques que spirituelles.
Car s'Il devait ensuite s'isoler pour prier, c'était pour recevoir de Son Père des directives relatives à la prédication.
De ce fait, la prudence qu'Il devait afficher visait à limiter le nombre de personnes qui viendraient Le voir pour des guérisons physiques afin d'être plus disponible pour la guérison des âmes.
2.2. Deux façons de prier.
Jésus savait distinguer le vrai du faux entre ceux qui semblaient avoir la foi et ceux qui l'avaient réellement. Il nous l'a démontré par une parabole.
D'un côté, « le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même :
O Dieu, je te rends grâces, car je ne suis pas comme le reste des hommes, voleurs, injustes, adultères, ou bien comme ce publicain. » (Luc 18.11)
De l'autre « le publicain, qui se tenait à distance, n’osait même pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappait la poitrine en disant :
O Dieu, prends pitié de moi, qui suis un pécheur. » (Luc 18.13)
Entre le Pharisien qui priait pour se glorifier et le publicain qui reconnaissait ses fautes, Jésus a fait Son choix !
Mais nous ne bénéficions pas toujours d'un tel discernement.
2.3. La prière face à l'épreuve.
Dans la prière du "Notre Père", Jésus recommande notamment de dire :
« Ne nous emporte pas dans l'épreuve, mais délivre-nous du Malin. » (Matthieu 6.13)
L'épreuve c'est la tentation mais aussi toutes sortes de tribulations qui peuvent nous affecter.
Et lorsque Jésus évoque la dernière tribulation à venir, Il nous invite à prier :
« Priez pour que cela n'arrive pas en hiver. » (Matthieu 24.20 - Marc 13.18)
Que cela arrive en hiver ou en toute autre saison, il est probable que seule la prière pourra apporter un quelconque réconfort.
Face à l'épreuve, et non des moindres, Jésus aussi a prié. C'est dans le jardin de Gethsémané qu'Il a exprimé Son angoisse face à l'épreuve de la croix.
Ayant besoin de leur soutien, Il a demandé aux disciples :
« Veillez et priez, pour ne pas tomber dans la tentation. » (Matthieu 26.41 - Marc 14.38 - Luc 22.40)
Car Lui-même devait prier :
« Mon Père, si c'est possible, que cette coupe s’éloigne de moi. Pourtant, non comme je le veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39 - Marc 14.36 - Luc 22.42)
Et la prière Lui a donné la force de s'incliner devant la volonté du Père.
2.4. Restons vigilants !
Si l'humilité doit inciter à s'incliner devant la volonté du Seigneur, il nous est parfois demandé de rester debout :
« Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ! » (Marc 13.37)
« Soyez vigilants, priez en toute occasion afin d'avoir la force d'échapper à tout ce qui doit arriver en restant debout devant le Fils de l'homme. » (Luc 21.36)
Jésus nous demande de rester vigilants, dans la veille et la prière, en vue de Son retour.
Cette vigilance doit se manifester par la persévérance dans la foi et l'honnêteté :
« Heureux ce serviteur qui, lorsque son seigneur viendra, le trouvera à l'ouvrage. » (Matthieu 24.46 et Luc 12.43)
Il faut donc se préparer, ne pas avoir un comportement inconsidéré comme les vierges insensées qui ont manqué de patience et de prudence ...
« Veillez donc, car vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure. » (Matthieu 25.13)
Cette parabole commence par cette annonce :
« Le Royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes pour sortir à la rencontre de l'époux. » (Matthieu 25.1)
Les vierges représentent l'Eglise et l'époux est Jésus.
Lors de Son retour, Il trouvera une bonne partie de Son peuple qui n'a pas vraiment cru à la Parousie.
Sachant cela, Jésus a été plus explicite au sujet de Son avènement quand Il dit :
« Alors, de deux hommes qui seront au champ, un seul sera pris et l’autre laissé.
De deux femmes broyant à la meule, une seule sera prise et l’autre laissée.
Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. » (Matthieu 24.40-42 et Luc 17.34-36)
Aussi, prions pour « que Son règne vienne » (Matthieu 6.10 et Luc 11.2) ...