2.1. Le pouvoir ou la gloire.
Beaucoup parmi les contemporains de Jésus auraient pu Le suivre, mais confrontés au pouvoir religieux et notamment aux Pharisiens, Jésus nous dit que beaucoup n'osèrent s'engager :
« Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu. » (Jean 12.43)
Au lieu de choisir le Royaume de Dieu, ils se sont inclinés devant les puissants de ce monde.
Quant à Jésus, quand on Lui demanda s'Il était le roi des Juifs, sa réponse fut celle-ci :
« Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu afin que je ne sois pas livré aux Juifs. Pour l'instant, mon royaume n’est pas ici. » (Jean 18.36)
Jésus ne pouvait être un roi des Juifs à l'image d'Hérode et de tous ceux qui se sont élevés dans l'injustice.
La royauté envisagée par Jésus, « pour l'instant », n'avait pas sa place dans un monde au service de l'adversaire.
Le temps viendra de Son retour où Il exercera le pouvoir pour la gloire de Dieu ... et non pour la gloire des hommes assujettis au diable.
Mais en attendant Son retour, Il nous a laissé cette consigne :
« Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Quiconque s’élèvera sera humilié, et quiconque s’humiliera sera élevé. »
(Matthieu 23.11-12)
2.2. Qui est le plus grand ?
« A ce moment, les disciples s’approchèrent de Jésus en disant :
Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? »
(Matthieu 18.1 - Marc 9.34 - Luc 9.46)
L'ambition semblait perturber la communauté des disciples.
Aussi Jésus s'est efforcé de les calmer en leur répondant :
« Celui qui veut être le premier, sera le dernier de tous, et leur serviteur. » (Marc 9.35)
Vu sous cet angle, les plus ambitieux seraient vite découragés car le propre de l'ambitieux c'est de vouloir dominer ... et non de servir.
Pourtant cette question fut encore posée une autre fois mais dans des termes différents :
« Accorde-nous d’être assis, dans Ta gloire, l’un à Ta droite et l’autre à Ta gauche. » (Matthieu 20.20-21 - Marc 10.35 - Luc 22.24 - Jean 13.16)
Jésus a donné une réponse similaire à la précédente tout en les invitant à ne pas imiter les puissants de ce monde :
« Vous savez que les chefs des nations font peser leur domination, et que les grands exercent leur autorité sur elles.
Il n’en sera pas ainsi parmi vous, car quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. »
(Matthieu 20.25-26 - Marc 10.42-43 - Luc 22.25-26)
Jésus a précisé ensuite :
« Et celui qui veut être le premier parmi vous sera votre esclave.
De même le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup. »
(Matthieu 20.27-28 - Marc 10.44-45)
Et ce commentaire figure chez Jean :
« Oui, à vrai dire, l'esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. » (Jean 13.16)
Cette précision recadre la question initiale :
« Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? » (Matthieu 18.1 - Marc 9.34 - Luc 9.46)
Car le Royaume des cieux doit-il être conçu sur terre, au ciel, ou dans les deux si l'on considère que l'Eglise allait représenter le Royaume des cieux sur terre ?
Si l'on se réfère au commentaire de Jean, il apparaît que le Fils de l'homme est cet esclave envoyé sur terre par le Père pour être sacrifié.
Mais Il n'est pas pour autant plus grand que le Père car Son humilité Lui interdit de se placer au-dessus du Très-Haut.
Les enseignements de Jésus sur le pouvoir sont de belles leçons d'humilité et de modestie.
Quel dommage que ces enseignements se soient heurtés à la nature humaine, charnelle, ambitieuse, au sein même du Royaume des cieux sur terre : l'Eglise !
Car s'il n'y avait pas eu tant de querelles entre les fractions rivales, l'Eglise unie de Dieu aurait permis au Seigneur de trouver sur terre, lors de Son retour, un édifice attractif sans rapport avec la domination exercée par le pouvoir des hommes.