Evangile de Jésus Christ

Le péché




Le péché est souvent mentionné dans les prédications et ouvrages de théologie.

Il est implicite dans bon nombre d'enseignements de Jésus mais nous allons nous attacher à ceux où la notion de péché est clairement mentionnée.

Peut-être pourrons-nous ainsi mieux comprendre le poids du péché qui pèse sur nos consciences ... et l'alléger ?

1. La condition humaine.

1.1. Qui n'a jamais péché ?

Jean nous apporte une réponse à cette question quand il écrit :

« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. » (1 Jean 1.8)

Et ce commentaire apporte une explication ...

« Car je sais que ce qui est bon n’habite pas en moi, dans ma chair, puisque vouloir le bien est à ma portée, mais non le pouvoir de le faire.

Ainsi, je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas.

Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui l'accomplis, mais le péché qui habite en moi. » (Romains 7.18-20)

Quand Paul écrivait ceci, il dédouanait partiellement l'individu de sa responsabilité puisque ce « péché qui habite en moi » devient une sorte d'invité indésirable qui agirait à l'insu de notre volonté.

En croisant un aveugle de naissance, les disciples demandèrent à Jésus :

« Rabbi, qui a péché pour qu'il soit né aveugle, lui ou ses parents ? » (Jean 9.2)

De toute évidence, étant né aveugle il ne saurait avoir péché avant sa naissance, à moins que l'on retienne l'hypothèse de la nature humaine pécheresse en soi auquel cas tout le monde devrait naître aveugle.

Quant aux parents, Jésus va répondre ceci :

« Ce n'est ni lui, ni ses parents, mais c'est afin que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » (Jean 9.3)

Jésus savait qu'Il allait guérir cet homme afin de manifester les œuvres de Dieu mais de ce fait Il n'apporte pas de réponse à l'origine du péché.

Car le fait d'être aveugle, ou toute autre infirmité, ne résulte pas d'un péché individuel mais de la condition humaine qui est la résultante du péché originel avec son cortège de misère, d'injustices, de maladies, et pour finir par la mort.

Alors, qui n'a jamais péché ?

La théologie considère que Jésus n'a jamais péché ce qui Lui a permis, entre autres, d'accomplir tous ses miracles. Certains de Ses contemporains dirent à Son sujet :

« Comment un pécheur pourrait-il accomplir de tels signes ? » (Jean 9.16)

Mais d'autres affirmaient : « Nous savons que cet homme est un pécheur. » (Jean 9.24)

Et l'aveugle que Jésus avait guéri affirma sa foi :

« Nous savons que Dieu n'écoute pas les pécheurs mais Il écoute celui qui est pieux et fait Sa volonté.

On n'a jamais entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle de naissance.

S'il ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » (Jean 9.31-33)

Jésus conclut en disant aux Pharisiens :

« Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais puisque vous dites : "Nous voyons", votre péché demeure. » (Jean 9.41)

Car le fait de prétendre "voir" comme les Pharisiens conduit en fait à se croire moins pécheur que les autres et à s'enfermer dans ses péchés.

Ils considéraient notamment que leurs pratiques rituelles pouvaient atténuer les péchés.

La tradition rabbinique a identifié 613 prescriptions (mitzvot), dont le lavage rituel des mains avant de manger. Jésus a été clair à ce sujet :

« Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui sort de la bouche. Voilà ce qui souille l’homme !

Ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. » (Matthieu 15.11 & 18 - Marc 7.15 & 21)

Le péché vient de nos cœurs ...


1.2. Le pardon des péchés.

Les 613 prescriptions pouvaient-elles conduire au pardon des péchés ?

« Oui, effectivement, observer toute la loi mais trébucher sur un seul point, c'est se rendre passible de tout. » (Jacques 2.10)

L'exigence morale des religieux avait rendu la Loi de Moïse invivable tant les prescriptions humaines s'étaient additionnées.

De ce fait, prétendre tout respecter pour ne pas pécher était et demeure irréaliste.

D'ailleurs, ceux qui préconisaient ces prescriptions étaient bien souvent les premiers à ne pas les respecter.

Face au péché, Jésus a fait preuve de pragmatisme, notamment quand Il dit à la femme adultère :

« Et moi je ne te condamne pas. Va, et désormais, ne pèche plus ! » (Jean 8.11)

Il tient des propos similaires envers celui qu'Il guérit à la piscine de Bethesda :

« Voilà, tu es guéri. Ne pèche plus afin qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. » (Jean 5.14)

L'infirmité de cet homme n'était probablement pas la conséquence de ses péchés, mais s'il poursuivait, comme la femme adultère, sur la voie du péché, il s'exposait à des conséquences plus sévères au jour du jugement final.

Cette perspective doit demeurer en mémoire notamment lorsque nous refusons de pardonner à quelqu'un qui a commis une offense à notre encontre :

« Si ton frère a péché, réprimande-le, et s'il se repent, pardonne-lui. » (Matthieu 18.15 - Luc 17.3)

Il est important de noter que le pardon est assujetti au repentir de celui qui a péché.

Zachée, un pécheur parmi tant d'autres, savait aussi manifester son repentir :

« Voila, Seigneur, je donne la moitié de mes biens aux pauvres et si j'ai extorqué quelqu'un, je lui rends quatre fois plus. » (Luc 19.8)

Mais ceci ne le délivrait pas pour autant de la tentation au péché, ce qui conduisait Paul à écrire :

« Infortune de ma condition humaine ! Qui me délivrera de ce corps de mort ?

Grâce soit rendue à Dieu, par Jésus Christ notre Seigneur !

Ainsi donc, moi-même, je suis par la conscience assujetti à la loi de Dieu, et par la chair à la loi du péché. » (Romains 7.24-25)

Oui, Jésus Christ est le seul qui peut globalement nous pardonner sous réserve de reconnaître nos fautes, comme l'écrivait Jean :

« Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute injustice. » (1 Jean 1.9)

2. Le discernement.

2.1. Le péché et la conscience.

Pour reconnaître ses fautes et s'en repentir, il faut avoir suffisamment de discernement pour en prendre conscience.

Selon Jésus, l'Esprit Saint intervient à ce niveau :

« Par sa venue, Il convaincra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement. » (Jean 16.8)

C'est aux disciples investis de l'Esprit Saint qu'il incombe de convaincre le monde ... étant entendu que cette prise de conscience est loin de s'être développée partout et chez tout le monde.

Car ce monde resté insensible aux paroles du Christ est celui qui L'a condamné et qui persécute depuis 2000 ans les disciples de Jésus ...

« Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï en premier. » (Jean 15.18)

Ce faisant, le rejet conscient et volontaire des enseignements de Jésus relève du libre arbitre.

Ce choix individuel de refuser la grâce qui nous est offerte ne permet pas à l'individu de s'excuser en se fondant sur l'ignorance :

« Si je n’étais pas venu pour leur parler, ils n’auraient pas de péché. Maintenant ils n’ont pas d'excuse pour leur péché. » (Jean 15.22)


2.2. La gravité des péchés.

On entend parfois dire que tous les péchés sont égaux.

Jésus s'est exprimé à ce sujet en distinguant le péché impardonnable :

« C’est pourquoi je vous dis : Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis.

Celui qui dit une parole contre le Fils de l’homme sera pardonné. Mais quiconque parle contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné, ni dans le temps présent, ni dans les temps à venir. » (Matthieu 12 31-32 et Marc 3.28-29)

Jean abonde dans le même sens quand il écrit :

« Il y a un péché mortel. Pour celui-là, je ne dis pas de prier. » (1 Jean 5.16)

Pour le reste, il n'est nulle part fait mention dans la Bible de péchés capitaux.

Cependant il est intéressant de relever un point sur lequel Jésus a insisté et qui est repris par trois évangélistes :

« Celui qui sera une cause de scandale pour un seul de ces petits qui croit en moi, il serait préférable pour lui qu'on lui mette une grosse meule autour du cou pour le jeter dans la mer. » (Matthieu 18.6 - Marc 9.42 - Luc 17.2)

Quand on lit ce verset qui évoque des enfants qui ont cru en Jésus et qui ont pu être scandalisés, comment ne pas songer à cette multitude d'enfants victimes de pédophilie ?

Il est hautement souhaitable que les coupables s'en repentent au vu du sort qui leur est réservé.

Le poids du péché peut faire peser un sentiment de culpabilité sur celui qui accepte de reconnaître ses fautes. Peut-on l'alléger ?

Ce sentiment de culpabilité est nécessaire dans la mesure où il peut être profitable à celui qui se repent sincèrement et ne souhaite pas commettre les mêmes erreurs.

Mais des personnes fragiles seront souvent accablées car Satan, l'accusateur, ne manquera pas de les poursuivre en leur faisant croire qu'elles retomberont toujours.

Face au harcèlement de l'adversaire, la foi en Jésus qui pardonne à ceux qui se repentent peut barrer la route à l'accusateur.

Car si nous avons un accusateur, nous avons aussi un témoin au ciel de notre conversion ...

« Déjà maintenant, mon témoin est dans le ciel, Mon témoin est dans les lieux élevés. » (Job 16.19)

... et un défenseur sur la terre :

« Quand viendra l'Intercesseur que je vous enverrai depuis le Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra témoignage à mon sujet. » (Jean 15.26)

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Récapitulatif

des versets cités

dans leurs contextes

1 ... Jean 9.1-41

2 ... Matthieu 15.10-20

3 ... Marc 7.14-23

4 ... Jean 8.1-11

5 ... Jean 5.1-17

6 ... Matthieu 18.15-20

7 ... Luc 17.3-4

8 ... Luc 19.1-10

9 ... Jean 16.5-10

10 ... Jean 15.18-27

11 ... Matthieu 12 31-32

12 ... Marc 3.28-30

13 ... Matthieu 18.5-10

14 ... Marc 9.42

15 ... Luc 17.1-2